Ce n'est qu'à partir du XVIIe siècle que le Château perd son statut d'ancien Castrum défensif pour devenir une résidence de plaisance et de réception. Un Parc devient donc nécessaire pour satisfaire les plaisirs des hôtes.
Pour le dessiner, le Marquis de Thézan a fait appel à André Le Nôtre, le célèbre jardinier de Versailles, qu'il a rencontré à la Cour.
C'est lui qui lui a donné sa structure, son organisation et sa disposition régulière, caractéristiques d'un "jardin à la française".
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, ces jardins suscitent l'admiration et, durant près d'un siècle, ils continueront de fasciner par le soin et l'ordonnancement d'origine qui évoluent avec le goût des époques. Ils sont décrits comme "immenses et magnifiques, des eaux saillantes et en jet, des salles de verdure, des allées à perte de vue présentant un coup d'œil unique".
La conversion partielle du jardin en parc paysager dans la seconde moitié du XIXe siècle n'a pas complètement effacé cette composition que l'on peut encore lire dans sa partie Sud. Lors de la transformation du site en centre de soins hydrothérapiques à partir de 1862, les grands arbres de l'ancien jardin sont manifestement conservés et de nouveaux arbres plus exotiques, horticoles ou répondant au goût de l'époque sont plantés, dans le style typique des parcs à l'anglaise de cette seconde moitié du XIXe siècle. C'est à cette époque qu'on doit la création de l'Orangerie.
Grâce à ces arbres remarquables, nous ressentons une fraîcheur sombre et intime qui nous guide dans la profondeur de l'espace à travers les lignes verticales. Certaines d'entre elles nous empêchent d'étendre notre vue sur cette étendue de verdure, mais nous permettent de la contempler à travers ses rayons de lumière. D'autres structurent une partie du jardin avec leurs lignes de jardin à la française. A l'abri du soleil, quelques auxiliaires et des chemins d'eau négligés nous préservent de la chaleur habituelle de la région.
Une hydrologie remarquable structure le jardin avec sa fontaine centrale, ses chemins d'eau et sa rivière anglaise, étroitement surveillée par le château d'eau. Une source alimente les fontaines et les bassins par des canalisations en terre cuite et en plomb. Le système d'eau assure une belle fraîcheur en été et permet l'entretien de la végétation.
Chose rare : l'ingénieux système gravitaire, hérité des XVII et XIXe siècles, est encore utilisé aujourd'hui.
C'est autour de cette source et grâce à la qualité de ses eaux que l'Institut Hydrothérapique a pu se developper.
C'est dans un état critique que nous avons trouvé le Parc.
S'il a été entretenu avec plus ou moins de soins jusqu'à la fin des années 1980, époque de la fermeture de la clinique, la nature a fini par reprendre ses droits et c'est dans un état de friche qu'il a fini par tomber.
Depuis 2019, nous travaillons à redonner à l'ensemble sa splendeur et c'est un Parc en plein renouveau que vous pourrez découvrir : les allées se redessinent, les fontaines jaillissent à nouveau, les buis retrouvent leur feuillages et les oiseaux font entendre leurs chants pour le plaisir de tous.